La Croatie sous ses angles les plus envoûtants

A deux petites heures d’avion de l’aéroport de Bruxelles-Charleroi-Sud, partez pour un voyage revigorant, les pieds dans l’eau turquoise de l’Adriatique.

« Zadar possède le plus beau couché de soleil au monde », écrivait l’éminent réalisateur Alfred Hitchcock, en 1964. 

Au bord de l’eau, entre deux gorgées d’un savant breuvage enivrant, nos yeux observent les couleurs qui dansent au-dessus de nos têtes. Le soleil est descendu si bas qu’il touche presque l’Adriatique à l’horizon. Il a repeint le ciel d’un sublime dégradé orangeâtre sous sa nappe bleutée. Au nord de la Dalmatie, une petite ville du nom de Zadar s’endort.

Demain déjà, les touristes reviendront visiter le forum romain et ses beautés architecturales. Parmi elles, l’église Saint-Donat, qui date du 9esiècle de notre ère. Aujourd’hui désacralisée, elle reste l’un des vestiges qui témoignent de la longue – trois millénaires - et riche histoire de cette région dont l’influence italienne est visible à chaque coup d’œil.

Plus loin, c’est d’ailleurs la sculpture du Lion de Saint-Marc, symbole de la ville et anciennement République de Venise, qui a maintenu son emprise sur cette partie de la Croatie, jusqu’en 1699. 

Sur cette vidéo, vous pouvez apprécier le son produit par le claquement des vagues sur une série de tubes disposés sous la promenade de Zadar. De son nom, orgue marine, cet instrument naturel enchante les passants grâce à sa mélodie envoûtante.

Terre de contrastes émeraude et turquoises

À moins de 2 petites heures en voiture, l’amoureux de la nature découvre le parc national des Lacs de Plitvice, situé à cheval entre les comitats de Lika et de Karlovac.

Cette année exceptionnellement, des monceaux de neige accusent des chutes tardives. « De la neige en mai, c’est plutôt incroyable. Le changement climatique s’observe ici aussi », lance la guide qui nous accompagne. Heureusement, le soleil a pointé le bout de son nez. A l’entrée du parc, notre hôte nous présente un premier paysage de carte postale, où la roche, l’eau et les feuillages offrent un festival de couleurs.

Créé en 1949, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, ce site naturel constitué de 16 lacs étalés sur 30.000 hectares, fascine tant par ses contrastes émeraudes et turquoises que par la variété des espèces végétales et animales et par le bruit rassurant de ses cascades somptueuses. Au gré des rives rocheuses, le marcheur pénètre au cœur même d’un lieu unique en Croatie.

Au promeneur qui sait observer, peut s’arracher l’occasion de capter la marche d’un loup, d’un renard, d’un chat sauvage ou d’un ours brun. A l’entrée des lieux, les randonneurs se verront proposer différents types de parcours dont allant de 2 à 3 heures de marche à 6 à 8 heures.

Depuis avril 2019, les réservations se font heure par heure (750 personnes par tranche horaire) depuis le site internet du parc national, afin de répondre à l’affluence croissante au fur et à mesure des ans. En haute saison, le ticket équivaut à 250 kuna (38 euros +/-), contre 100 kuna en période de hors saison (15 euros).

Rovinj, Istrie

« La petite Venise »

Autre région de charme. Autre lieu dominé par le Lion de Saint-Marc. Au nord-ouest des territoires croates, au plein coeur de l'Istrie, se trouve Rovinj, alias « La petite Venise ».

Ce surnom résume à lui seul le panorama de cette charmante presqu’île, surplombée de l’église baroque Sainte Euphémie, construite au 18esiècle, qui culmine à soixante mètres de haut.

Un coup de cœur évident pour qui saura apprécier le dédale de ruelles médiévales, les beautés architecturales de l’influence vénitienne. Un émerveillement continu au gré de paysages envoutants.  

La dominance austro-hongroise

La tradition vénitienne ne fut cependant pas la seule à s’infiltrer en terre croate. Dans la région Kvarner, la ville de Rijeka fut l’objet de chamailleries entre la Croatie et la Hongrie pendant toute la fin du 19esiècle. A la dissolution de l’empire austro-hongrois en 1918, la ville subit plusieurs occupations italiennes. 

L’influence des Habsbourg au cours de l’Histoire se traduit à travers l’architecture tantôt baroque, tantôt gothique. Parmi les monuments à ne pas manquer, citons le château Trsat ou encore la cathédrale Saint-Vitus. Aux amateurs de saveurs marines, le marché couvert du centre-ville offre une gamme très variée de poissons frais.

Une richesse culturelle et historique qui élèvera la ville au rang de « capitale européenne de la culture » en 2020, au même titre que la ville irlandaise de Galway. Une première pour une ville croate, qui sera l’occasion de mettre en lumière la richesse et la diversité des facultés artistiques en Europe. 

« La reine de l’Adriatique »

A quelques kilomètres de là, direction Opatija, la « reine de l’Adriatique ». Ici, une promenade côtière de 12 kilomètres emmène le visiteur jusqu’à Volosko. Là encore, la dominance austro-hongroise s’insinue à travers les habitations et les hôtels environnants, construits à partir de la seconde moitié du 19esiècle. 

Atout de charme de cette petite ville côtière, son attention toute particulière aux effets thérapeutiques de l’air marin. La thalassothérapie y est abondamment pratiquée au sein de plusieurs centres de bien-être. « Des personnes qui souffraient d’asthme sont venues vivre à Opatija pour vérifier l’efficacité de l’air marin. Au bout de trois semaines, elles constataient une meilleure santé », raconte la guide touristique qui nous accompagne. On parle même de « tourisme médicale » à Opatija. « Nous avons les meilleurs hôpitaux en Europe », se targue l’agente de l’office du tourisme à Opatija. 

Sa situation géographique très centrale en Europe lui assure d’être une région très prisée par les touristes, en tant que première sortie sur la mer. « Le nord de la Croatie jouit de davantage de revenus touristiques que Dubrovnik, au Sud », commente-t-elle. La ville dont le tourisme a été boosté par la série Game of Thrones n’arriverait donc pas encore à la cheville des villes septentrionales. 

Bons vins, truffe délicieuse

Férus de gastronomie, bienvenue en Croatie. « Si vous aimez la bonne nourriture et le bon vin, vous êtes à la bonne place », plaisante un serveur de l’hôtel Roxanich, un cinq étoiles ouvert depuis deux ans à Motovun.

Vin rouge, vin blanc et même vin orange sont produits à la façon des romains durant l’antiquité dans des grandes jarres pouvant accueillir 2.000 litres de breuvage. Le tout est servi en salle, accompagné d’un repas gastronomique, avec vue sur la vallée. Les chambres confortables permettent un repos princier pour la durée du séjour. 

Non loin de là, les producteurs de truffe fulminent. En mai, c’est la saison de la truffe noire. Des échoppes proposent toutes sortes de produits alimentaires agrémentés de truffe, qui raviront les papilles de ceux qui l’apprécient. En septembre, ce sera la saison de la truffe blanche, réputée plus goûteuse que la noire. Un moment idéal pour faire ses emplettes. 

Comment s'y rendre?

Aller à Zadar

La compagnie aérienne Ryanair propose quatre vols par semaine au départ de l’aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud (BSCA). Le vol dure un peu moins de 2h.  

Aller à Rovinj

Au départ de Charleroi, il est possible de s’envoler pour Pula au rythme de 2 fois semaine avec Ryanair. De là, on peut rejoindre Rovinj en 45 minutes en voiture.

Aller à tout endroit mentionné ici

Pour toutes les autres destinations mentionnées dans ce reportage, les aéroports de Zadar et Pula sont les deux moyens d’atterrir dans la partie croate choisie, via la compagnie low-cost Ryanair. Ensuite, il convient de louer une voiture sur place pour voyager de Zadar à Pula et inversement. Toutes les villes citées précédemment sont situées à proximité de la côte. 

Plus d'informations: le site de l'office du tourisme en Croatie ; le site de Ryanair

Photos et vidéos : Laurie De Coster / Reporters