Musée de l'Afrique

Mal-être en coulisses

(Ce reportage s'inscrit dans un partenariat entre LaLibre.be et le Bruxelles Bondy Blog (BBB), un site produit par des jeunes et des étudiants en journalisme de l’Ihecs)

Introduction

C’est au détour d’une longue avenue boisée, longeant un bâtiment aux allures de palais du temps colonial, que l’on aperçoit les premières courbes du nouveau musée ultramoderne. Cette immense verrière contemporaine, c’est le résultat de quinze années de discussions politiques et cinq années de travaux. L’objectif de la rénovation était de donner un coup de jeune au lieu, mais aussi à l’esprit de l’exposition, jugée obsolète et peu critique de l’image coloniale depuis déjà quelque temps. Un défi a priori réussi puisque, depuis son ouverture le 8 décembre dernier, l’Africa Museum accueille, dans ses 11 000 mètres carrés de galeries, plus de 10 000 visiteurs par semaine, le hissant au rang de premier musée belge en termes de fréquentation.

Cette success-story plutôt singulière dans le monde des musées fédéraux, s'estimant délaissés depuis déjà quelques gouvernements, cache pourtant une détresse humaine dans différents départements de l’institution. Derrière des chiffres qui n’ont rien à envier aux grands musées européens se trouvent des hommes et des femmes qui expriment désormais publiquement leur mal-être. Des muséologues aux scientifiques, en passant par la direction, les guides et les agents de surface, le constat est unanime : aucun corps de métier n’est épargné par le manque de financement des lieux de culture et de science en Belgique.

Ce reportage est une immersion en cinq lieux clés pour rencontrer le personnel de ce musée d’histoire coloniale, qui est aussi un espace de recherche scientifique. L'institution a fait couler beaucoup d’encre et fait naître beaucoup d’espoirs. Parfois satisfaits… souvent déçus.

Le plan